CLUTCH + VALIENT THORR + LIONIZE | Paris | 13 décembre 2016

mercredi 8 mars 2017


Pour clôturer leur PSYCHIC WARFARE WOLRD TOUR 2016, les américains de CLUTCH étaient cet automne en Europe pour une quinzaine de date en compagnie de VALIENT THORR et de LIONIZE. Après avoir enflammé le Parc National de Saint-Cloud lors de la dernière édition de ROCK EN SEINE, c’est au tour des planches du Trianon d’accueillir comme il se doit les rednecks du Maryland. Néanmoins, l’entrée en matière est pour le moins surprenante lorsque l’on voit placardé un peu partout dans la salle : « CLUTCH NE TOLÈRE PAS LES SLAMS : SLAM = SORTIE DÉFINITVE ». Même si l’esprit rock’n’roll perd de sa superbe avec ce genre d’avertissement, les deux décennies de carrière du groupe pèsent suffisamment pour lui laisser le droit d’exiger un peu de tranquillité sur scène.

C’est donc LIONIZE qui a la lourde tâche de commencer la soirée pour leur première prestation parisienne. Le public local étant très rarement présent dès 19h, c’est devant une salle quasiment vide que les américains nous livrent leur southern hard rock à tendance stoner. Malgré un interlude reggae dispensable en milieu de set, le groupe clôture ses 30 minutes de show avec une envolée rock psychédélique plutôt racoleuse. Timidement applaudi, LIONIZE quitte les planches avec les honneurs.

Le spectacle commence réellement avec le combo VALIENT THORR. Proposant un crossover thrash/hard rock de très bonne facture, le groupe y ajoute une touche festive avec un chant plutôt punk. Le Trianon se rempli doucement mais surement pour venir en découdre sur ce show ultra énergique. Pour preuve, la caisse claire d’Iggy Thorr doit faire peau neuve dès la fin du premier titre. La mayonnaise prend réellement au bout d’une dizaine de minutes, c’est-à-dire dès l’instant où Valient Himself (chant) se retrouve torse nu. Dès lors, le public lui rend la pareille en déclenchant les premiers pogos de la soirée. Parcourant la scène de long en large dans ses bottines rouge, le frontman de la Caroline du Nord donne de sa personne et rend hommage aux artistes disparus cette année : Prince, David Bowie et surtout Lemmy Kilmister. Fait récurrent pour les premières parties parisiennes, le réglage du son n’est pas nickel, ce qui empêche d’entendre correctement les soli d’Eidan Thorr. Niveau setlist, le groupe fait un carton plein avec ses tubes « Mask of Sanity » (Immortalize, 2008), « Double Crossed » (Stranger, 2010) et le final « Man Behind The Curbain » (Total Universe Man, 2005). On a également droit à une démonstration de groove de la part de Storm Thorr (basse) sur « No Count Blues », issu de leur dernier album Old Salt (2016). A mi-chemin entre MUNICIPAL WASTE et DROPKICK MURPHYS, VALIENT THORR est clairement une valeur sûr en live. Une baguette d’Iggy Thorr récupérée par hasard, il n’y a plus qu’à patienter pour prendre sa dose de rock’n’roll avec les patrons de la soirée.


Se laissant savamment désiré, CLUTCH fait monter d’un cran la pression en lançant le sample « We Need Money » de Chuck Brown. Il n’en faut pas plus pour susciter l’excitation d’un public déjà acquis à leur cause, et c’est avec le titre ultra efficace « Burning Beard » (Robot Hive/Exodus, 2005) que les américains débarquent sur scène. Sans difficulté aucune, le groupe déroule une palette de riffs tous aussi rock’n’roll les uns des autres. Mettant principalement à l’honneur Psychic Warfare (2016) et Earth Rocker (2013), CLUTCH parcours en réalité l’intégralité de son répertoire et donne à ce show des allures de best of. Le début du set propose des titres très énergiques, avec en particulier un « Firebird » qui anime la fosse du Trianon. Les riffs bluesy et sexy de « A Quick Death In Texas » et « The Regulator » (Blast Tyrant, 2004) permettent de calmer un peu les ardeurs, mais ce n’est que pour en remettre une couche avec « X-Ray Visons ». Néanmoins, le single du dernier album frôle la catastrophe à cause d’une microcoupure de son en début de morceau. Fort heureusement, cela ne suffira pas à déstabiliser les rockeurs qui, au bout de 25 ans de carrière, savent gérer ce genre d’aléa. Le pit est d’ailleurs en ébullition, ce qui donne l’occasion à quelques slammeurs de se prêter à l’exercice. Finalement, aucune exclusion à déplorer : c’est le stage diving qui n’était pas « autorisé » et personne n’a finalement franchi la barrière de sécurité. Le titre donne également l’occasion au Trianon d’acclamer chaque musicien quand Neil Fallon (chant) les présente sous des pseudonymes tout droits sortis de la science-fiction (thème principal de Psychic Warefare). Vers la fin du set, le groupe est rejoint par le claviériste de LIONIZE pour jouer les titres « 10001110101 » (Robot Hive/Exodus, 2005) et « Escape Frome The Planet » (Clutch, 1995). L’occasion pour Tim Sult (lead guitare) de montrer à quel point il maitrise les soli hard blues. L’enchaînement est d’ailleurs sans appel avec le titre incroyablement groovy « The Mob Goes Wild » (Blast Tyrant, 2004) : une claque live incontestable. Pour le rappel, Neil Fallon dégaine son harmonica pour « D.C. Sound Attack! » (Earth Rocker, 2013) et le groupe termine la soirée avec l’irrésistible « Electric Worry » / « One Eye Dollar » (From Beale Street to Oblivion, 2007), n’hésitant pas à faire durer le morceau pour le plus grand plaisir de l’assemblée qui hurle le refrain : « Bang, bang, bang, bang – Vamonos, vamonos ».

Clutch Setlist Le Trianon, Paris, France 2016, Psychic Warfare


En matière de rock’n’roll, CLUTCH maitrise parfaitement sa copie et sait livrer des prestations ultra énergiques grâce à sa solide fan base. Même si sur scène, c'est en pilotage automatique, le groupe est clairement en roue libre et leur Psychic Warefare prouve qu’ils en ont encore sous le capot pour agrandir allégrement le nombre de leurs adeptes.