Pour la release party de son nouvel album sorti en fin d’année dernière, ELEPHANTS était au 3 Pièces de Rouen ce 19 janvier pour botter quelques fesses normandes aux commencements du Abuse / Power / Fame Tour III. A l’occasion de cette étape locale, le groupe en a profité pour inviter un certain nombre de ses potes de la côte ouest, parmi lesquels on compte les Rennais de HARD MIND, les Havrais de BRÛLÉ VIF et les Rouennais de NOTHING TO LOSE. Un événement d’une violence à peine croyable organisé par NGTV Booking.
En 2017, ELEPHANTS a pris du galon en enregistrant son Abuse / Power / Fame avec un certain Francis Caste (KICKBACK, COWARDS) et en signant chez Knives Out Records (ARKANGEL, HANGMAN’S CHAIR). Ils ont également écumé un certain nombre de salle en Europe, en particulier aux côtés de PRO-PAIN et de WORST. Du chemin a donc été fait depuis leur concert au Skate Park de Rouen en 2013 et leur date avec PROMETHEE au Havre en 2014. A cette époque, le groupe surfait toujours sur les vestiges de sa formation d’origine, BACK TO SQUARE ONE. Mais avec un line-up qui a évolué au fil des années et de l’expérience, ELEPHANTS s’est finalement forgé sa propre identité, entre le hardcore urbain et le heavy beatdown. Un an après les avoir loupé au Rouen Hardest Fest (live report à lire ici), cette release party est donc l’occasion de voir ce que le RHC a encore dans le ventre.
‡ NOTHING TO LOSE (Hardcore Beatdown, Rouen)
Pour ouvrir la soirée, NOTHING TO LOSE est dans le thème : hardcore beatdown pride et 2-step dancing at its highest. Sans pour autant tomber dans la surenchère de la bagarre générale, le groupe reste à la cool et balance quelques influences typées hardcore US (le « Keeper Of The Faith » de TERROR est passé par là). Le son plutôt cradingue de la guitare donne un côté artisanal au show et ravive la flamme millénale du hardcore beatdown français. Ça rappelle notamment l’excellent Illusion’s Demise (2004) de FAT SOCIETY et le Split ALEA JACTA EST/XFAT ASSX sorti en 2007. Après un morceau qui évoque « Against The World » de NONE SHALL BE SAVED, NOTHING TO LOSE sort quelque peu de sa zone de confort en milieu de set sur un titre qui lorgne avec le metal hardcore. Bien qu'il soit plus élaboré que les autres, le morceau débouche tout de même sur un breakdown ultra death façon RINGWORM. Cependant, l’acoustique passable du 3 Pièces et l’absence d’une deuxième guitare se font cruellement ressentir. Le combo conclue avec deux featurings mettant fort à propos l’esprit RHC. Pour le morceau « Renagates », c’est xDidierx de PRIMAL AGE qui vient prêter main forte au groupe avec une prestance scénique toujours aussi impeccable. Le dernier morceau est quant à lui réalisé avec Gouge de MURDER SERMON pour nous servir une énorme avoine beatdown sur fond de growl. C'est d'ailleurs ce final qui achève de lancer les hostilités dans un pit relativement timide jusqu'à présent. Le premier EP de NOTHING TO LOSE devrait sortir incessamment sous peu, donc stay tuned !
NOTHING TO LOSE : Facebook
‡ BRÛLÉ VIF (Grindcore/Powerviolence, Le Havre)
S’il fallait désigner un mouton noir pour cette soirée, ça serait BRÛLÉ VIF. Fraîchement composé de membres de SURROUNDED BY SINS, NASTY TOASTER et CALL OF THE MOUNTAIN, le quintet originaire du Havre ne fait pas dans le bal musette, ni dans le hardcore à galipettes. Misant plus sur la rapidité des blast beats et des riffs, il s’agit bien ici de faire vriller les deux hémisphères à grand coup de powerviolence. Du powerviolence certes, mais qui sonne incroyablement death metal avec ce son ultra massif qui sort des amplis. Comme si DYING FETUS se mettait à jouer du NAPALM DEATH. Et quand bien même le tempo ralentirait un peu, le combo ne veut pas vraiment nous faire respirer et balance en réalité des breakdowns des enfers qui sentent encore le soufre. Nécessairement, il est difficile de ne pas penser à SURROUNDED BY SINS (la seconde formation du vocaliste) au vu du style extrême de BRÛLÉ VIF sur la majorité de ses plans. Mais là où le premier préfère le côté post du black metal, le second favorise plus les blast beats de ce dernier : merci au batteur de CALL OF THE MOUNTAIN pour les déluges de caisse claire ! Après avoir joué aux côtés de BONGZILLA, HARM DONE et SEX PRISONER, BRÛLÉ VIF sera le 30 mars au Havre avec NESSERIA. D’ici là, un EP devrait pointer le bout de son nez, alors suivez ça de prêt !
‡ HARD MIND (Hardcore Beatdown, Rennes)
ALERTE AUX GOGOLES (part. 1). Les motivations de HARD MIND sont limpides d’entrée de jeu : casser des gueules à grand coup de beatdown de caillera. Mais ce qui s’est réellement passé risque de vous surprendre, vous n’en reviendrez pas ! En effet, le set du groupe rennais s’est finalement transformé en un ballet classique mêlant danse contemporaine, poésie urbaine et mathématiques appliquées binaires. Là où HARD MIND clame sa reconnaissance éternelle envers les gardiens de la paix (les « Fuck the police » repris en sing along sur « Black Block » sont sans équivoque) et son amour inconditionnel pour les fervents défenseurs de la patrie, le public lui répond avec des cabrioles inopinées et des portés rocambolesques toutes aussi imaginatives les unes que les autres. Faisant çà et là des sauts de chat tonitruant ou des gargouillades vivaces, certains s’exercent à des jetés arrière improbables ou à des techniques d’escalade audacieuses. En réalité, la cave du 3 Pièces se transforme en un réel hardcore dancehall qui oscille entre 2-step et beatdown. La « Rouen-Rennes connexion » est savamment mise à l’honneur avec « Westside Hardcore » (Justice By Myself, 2015) et les premières gouttes d’hémoglobine font leur apparition. Les murs du 3 Pièces dégoulinent encore aujourd'hui de la bagarre initiée par HARD MIND, mais ce n’était en réalité qu’un tour de chauffe avant la vraie guerre…
‡ ELEPHANTS (Hardcore Beatdown, Rouen)
ALERTE AUX GOGOLES (part. 2). La cave du 3 Pièces est pleine à craquer ce qui démontre que les gars d’ELEPHANTS sont clairement attendus dans leur terre natale. Dès les premières notes, le pit s’anime avec une violence à peine croyable : Rouen n’est pas là pour faire dans la figuration et compte bien le prouver à ses maîtres de cérémonie. Ce qui en résulte, c’est qu’il convient mieux de regarder autour de soi pour ne pas se faire ravager la tronche plutôt que de porter réellement son attention sur le concert. Étant donné l’étroitesse de la salle et le nombre de participant présupposé au violent dancing, assister au show relève presque du suicide. Les stigmates de certains parlent d’eux même : entre la fierté de s’être amoché le bras ou la gueule en sang avec le nez pété, il n’y a qu’un pas (ou qu’un pied). Les plus survivalistes ne tiennent finalement pas tout le concert, et le public sera quasiment réduit de moitié entre le début et la fin du show. Niveau son, ELEPHANTS maîtrise bien son sujet. Le chant de Baboune s’est nettement amélioré depuis l’époque de Sickness Before Us (Terrain Vague, 2015), ce qui rend ses phases hardcore largement moins forcées et donne beaucoup plus d’impact à ses phases urbaines. Il est régulièrement épaulé par les backing vocals du bassiste qui donnent un côté ultra vénère à leurs chorus. Niveau riffs, c’est plutôt rafales de fusil à pompe dans les gencives : chacune des recharges est un appel à la bagarre et chaque cartouche est soigneusement calibrée pour arroser toute l’assemblée. Mention spéciale à « Your Grave », qui était sorti début 2017 en clip et dont la version sur Abuse / Power / Fame est largement au-dessus (tout comme en live). On aura également droit au petit featuring qui va bien en fin de set pour « Babylon’s Whore » (Abuse / Power / Fame) avec Hadrien de WOLFPACK. Difficile au final de blâmer ELEPHANTS pour l’ambiance qu’ils ont su créer au 3 Pièces : niveau bagarre générale, ce show a pour le moment la palme. Le groupe a clairement monté d’un cran le niveau de son hardcore beatdown et son dernier album passe crème en live. Difficile également de blâmer la majorité du public qui a su rendre en double (voire en triple) ce que le combo lui donnait. Sauf que la cave du 3 Pièces étant ridiculement petite au vu du monde présent pour ce show, l’équation ne donnait pas vraiment sa place à la condition de spectateur. On est passé d’un pit très acceptable pendant HARD MIND à un crowd killing à la limite du supportable pour ELEPHANTS. Quoiqu’il en soit, Abuse / Power / Fame est vraiment de très bonne facture, alors y'a pas vraiment à hésiter pour se le procurer et aller voir ce qu'il rend en live !
S’il fallait désigner un mouton noir pour cette soirée, ça serait BRÛLÉ VIF. Fraîchement composé de membres de SURROUNDED BY SINS, NASTY TOASTER et CALL OF THE MOUNTAIN, le quintet originaire du Havre ne fait pas dans le bal musette, ni dans le hardcore à galipettes. Misant plus sur la rapidité des blast beats et des riffs, il s’agit bien ici de faire vriller les deux hémisphères à grand coup de powerviolence. Du powerviolence certes, mais qui sonne incroyablement death metal avec ce son ultra massif qui sort des amplis. Comme si DYING FETUS se mettait à jouer du NAPALM DEATH. Et quand bien même le tempo ralentirait un peu, le combo ne veut pas vraiment nous faire respirer et balance en réalité des breakdowns des enfers qui sentent encore le soufre. Nécessairement, il est difficile de ne pas penser à SURROUNDED BY SINS (la seconde formation du vocaliste) au vu du style extrême de BRÛLÉ VIF sur la majorité de ses plans. Mais là où le premier préfère le côté post du black metal, le second favorise plus les blast beats de ce dernier : merci au batteur de CALL OF THE MOUNTAIN pour les déluges de caisse claire ! Après avoir joué aux côtés de BONGZILLA, HARM DONE et SEX PRISONER, BRÛLÉ VIF sera le 30 mars au Havre avec NESSERIA. D’ici là, un EP devrait pointer le bout de son nez, alors suivez ça de prêt !
‡ HARD MIND (Hardcore Beatdown, Rennes)
ALERTE AUX GOGOLES (part. 1). Les motivations de HARD MIND sont limpides d’entrée de jeu : casser des gueules à grand coup de beatdown de caillera. Mais ce qui s’est réellement passé risque de vous surprendre, vous n’en reviendrez pas ! En effet, le set du groupe rennais s’est finalement transformé en un ballet classique mêlant danse contemporaine, poésie urbaine et mathématiques appliquées binaires. Là où HARD MIND clame sa reconnaissance éternelle envers les gardiens de la paix (les « Fuck the police » repris en sing along sur « Black Block » sont sans équivoque) et son amour inconditionnel pour les fervents défenseurs de la patrie, le public lui répond avec des cabrioles inopinées et des portés rocambolesques toutes aussi imaginatives les unes que les autres. Faisant çà et là des sauts de chat tonitruant ou des gargouillades vivaces, certains s’exercent à des jetés arrière improbables ou à des techniques d’escalade audacieuses. En réalité, la cave du 3 Pièces se transforme en un réel hardcore dancehall qui oscille entre 2-step et beatdown. La « Rouen-Rennes connexion » est savamment mise à l’honneur avec « Westside Hardcore » (Justice By Myself, 2015) et les premières gouttes d’hémoglobine font leur apparition. Les murs du 3 Pièces dégoulinent encore aujourd'hui de la bagarre initiée par HARD MIND, mais ce n’était en réalité qu’un tour de chauffe avant la vraie guerre…
‡ ELEPHANTS (Hardcore Beatdown, Rouen)
ALERTE AUX GOGOLES (part. 2). La cave du 3 Pièces est pleine à craquer ce qui démontre que les gars d’ELEPHANTS sont clairement attendus dans leur terre natale. Dès les premières notes, le pit s’anime avec une violence à peine croyable : Rouen n’est pas là pour faire dans la figuration et compte bien le prouver à ses maîtres de cérémonie. Ce qui en résulte, c’est qu’il convient mieux de regarder autour de soi pour ne pas se faire ravager la tronche plutôt que de porter réellement son attention sur le concert. Étant donné l’étroitesse de la salle et le nombre de participant présupposé au violent dancing, assister au show relève presque du suicide. Les stigmates de certains parlent d’eux même : entre la fierté de s’être amoché le bras ou la gueule en sang avec le nez pété, il n’y a qu’un pas (ou qu’un pied). Les plus survivalistes ne tiennent finalement pas tout le concert, et le public sera quasiment réduit de moitié entre le début et la fin du show. Niveau son, ELEPHANTS maîtrise bien son sujet. Le chant de Baboune s’est nettement amélioré depuis l’époque de Sickness Before Us (Terrain Vague, 2015), ce qui rend ses phases hardcore largement moins forcées et donne beaucoup plus d’impact à ses phases urbaines. Il est régulièrement épaulé par les backing vocals du bassiste qui donnent un côté ultra vénère à leurs chorus. Niveau riffs, c’est plutôt rafales de fusil à pompe dans les gencives : chacune des recharges est un appel à la bagarre et chaque cartouche est soigneusement calibrée pour arroser toute l’assemblée. Mention spéciale à « Your Grave », qui était sorti début 2017 en clip et dont la version sur Abuse / Power / Fame est largement au-dessus (tout comme en live). On aura également droit au petit featuring qui va bien en fin de set pour « Babylon’s Whore » (Abuse / Power / Fame) avec Hadrien de WOLFPACK. Difficile au final de blâmer ELEPHANTS pour l’ambiance qu’ils ont su créer au 3 Pièces : niveau bagarre générale, ce show a pour le moment la palme. Le groupe a clairement monté d’un cran le niveau de son hardcore beatdown et son dernier album passe crème en live. Difficile également de blâmer la majorité du public qui a su rendre en double (voire en triple) ce que le combo lui donnait. Sauf que la cave du 3 Pièces étant ridiculement petite au vu du monde présent pour ce show, l’équation ne donnait pas vraiment sa place à la condition de spectateur. On est passé d’un pit très acceptable pendant HARD MIND à un crowd killing à la limite du supportable pour ELEPHANTS. Quoiqu’il en soit, Abuse / Power / Fame est vraiment de très bonne facture, alors y'a pas vraiment à hésiter pour se le procurer et aller voir ce qu'il rend en live !
